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Le fil
21 octobre 2007

Un samedi d'automne a Moscou

Au reveil, j'entends la pluie dans les arbres. La ballade en foret prevue avec mon hote semble compromise... Mais un peu plus tard dans la matinee, apres un petit dejeuner de kacha (sorte de bouillie de cererales sucree), la pluie laisse la place a une brume legere. On distingue difficilement les derniers etages des immeubles alentour. La lumiere qui perce au travers encourage cependant a sortir.

Natalya m'emmene comme l'annee passee faire une promenade dans la foret toute proche de chez elle. Elle a chausse ses bottes, il me faudra faire attention a ne pas glisser sur les feuilles mouillees ou dans la boue avec mes petites baskets indignes d'une ballade sur des chemins detrempes (a l'heure de boucler mon sac, il avait bien fallu faire un choix...). Nous nous engageons dans les allees du parc. Natalya se moque de moi, ce n'est pas un "parc" ("parc" en russe), mais une "foret" ("liess" en russe). En effet, si l'on regarde une carte de Moscou, il est clair que la tache verte est enorme. Et une fois a l'interieur, on s'apercoit qu'elle est peu amenagee.

Nous croisons tout a plus cinq personnes au cours de notre marche a travers sapins, bouleaux, prairies, au bord de deux pieces d'eau, puis a nouveau sur des chemins au milieu d'une foret dense, a laquelle le brouillard donne une ambiance toute particuliere. La lumiere est douce, de temps en temps, un rayon de soleil, fait son apparition dans le sous-bois.

La foret abrite dans un espace protege un sanatorium pour les membres de l'Academie des sciences. A l'ecart du tumulte de la capitale, ils viennent ici prendre du repos. Ce jour-la, on distingue peu de mouvement autour du batiment.

La ballade nous fait parcourir une bonne partie de l'histoire familiale de mon hote, la situation actuelle en Russie, le desespoir que rien ne change, les aleas des relations entre hommes et femmes, la difficulte a suivre sa voie. Nous trouvons un language commun tout en observant ces paysages d'automne, aux couleurs vertes, jaunes, brunes. La neige a fait tombe des branches d'arbres, elles sont encore en travers du passage.

Une femme nous indique ou passer a un moment ou nous hesitons sur la chemin a emprunter. Je comprends qu'elle nous demande si nous n'avons pas peur. Je traverse le ponton en bois bringuebalant qu'elle nous a indique sans preter plus attention a ses mots.

Ce n'est qu'a la sortie de la foret, au bout de deux heures et demi de promenade, que je comprends que cette passante faisait reference au tueur en serie de Moscou qui revendique avoir voulu tuer 64 personnes, autant que le nombre de cases sur un echiquier, et dont le proces est en cours. Il tuait ses victimes dans cette foret.

Je comprends mieux pourquoi nous n'avons pas croise beaucoup de promeneurs. Mais apres tout, il y a peu de chances que deux tueurs en serie aient les memes habitudes, non?

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Commentaires
L
Très bien le blog ! JE suis un peu passionné par la Russie, ce qui m'a conduit en Géorgie cet été ! J'en ai fait un blog : http://georgie2007.canalblog.com<br /> <br /> A bientôt :)
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